LE PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION CORÉENNE ‘DONGARI’ ET UN HOMME BLESSÉ
Kim Jae-Hyong Starzacher, résident de Zurich
en Suisse, vit avec une blessure profonde et une
quête inachevée. Adopté à l’âge de 4 ans par une
famille suisse, il a grandi sous un nom et une date
de naissance qui, comme il l’a découvert bien des
années plus tard, ne lui appartenaient pas.
Une erreur de l’agence d’adoption a effacé son
identité originelle, l’enfermant dans une existence
marquée par le doute et la perte. Bien qu’il se
souvienne d’une enfance relativement heureuse
en Suisse, Kim a souffert d’un profond tiraillement
intérieur. Ses parents adoptifs, déterminés à
l’intégrer à leur culture, ont interdit toute expression
ou recherche liées à la Corée. Isolé de ses origines,
il a grandi en réprimant son identité coréenne, un
poids qui s’est alourdi à l’âge adulte.
Lorsque ses propres enfants lui demandent qui
il était vraiment, il ne peut répondre qu’avec
désespoir, incapable de se reconnecter à son
passé. Cette douleur l’a poussé à entreprendre
une quête personnelle pour découvrir ses origines
et retrouver ses parents biologiques. En 2010, Kim
s’est rendu en Corée du Sud pour la première fois,
entamant un long périple à la recherche de ses
racines. Mais en 2013, une révélation choquante a
bouleversé son univers : les documents d’identité
qu’il croyait être les siens appartenaient à une autre
personne. Pendant plus de 40 ans, il avait vécu
sous une fausse identité. Pire encore, aucune trace
officielle de sa véritable identité ou de sa naissance
n’a pu être retrouvée.
Malgré de multiples voyages en Corée, Kim
n’a jamais pu localiser sa mère biologique. Son
dossier reste incomplet, son passé en suspendu.
Aujourd’hui, Kim Jae-Hyong Starzacher est bien
plus qu’un homme en quête de ses origines.
Son histoire incarne la lutte de milliers d’adoptés
confrontés à des erreurs administratives, au silence
des institutions et au manque de transparence
dans les processus d’adoption internationale. Son
parcours met en lumière une double injustice : la
perte d’identité et les discriminations qu’il a subies
en raison de son apparence dans un environnement
où il ne pouvait pleinement s’intégrer.
En 2025, Kim prévoit un retour en Corée pour
participer à une manifestation contre les autorités
locales. Son objectif : exiger des réformes pour
garantir la transparence dans les adoptions et
le respect des droits des adoptés. Son combat
dépasse sa propre histoire, visant à sensibiliser le
public aux traumatismes silencieux que subissent
de nombreux adoptés internationaux.